Une nouvelle fois, Benoît Jacquot filme avec une maîtrise et une liberté totale les femmes, leurs émois, leurs détermination à se dépasser elles-mêmes. Une nouvelle fois aussi, Isabelle Huppert se fond totalement, frénétiquement, dans le personnage du très bon roman de Pascal Quignard. Benoît Jacquot a pris le parti d’une adaptation à la fois assez fidèle (dans la première partie notamment) mais également très personnelle: il s’est davantage attaché, sans vouloir l’expliquer absolument, à la rupture de cette femme vis-à-vis de son environnement.
Le surprenant thème musical de Bruno Coulais, très différent de ses compositions habituelles, accompagne avec violence et effroi l’agitation d’Ann Hiden, mais également ses moments plus paisibles. L’intelligence du montage du film (sec et extrêmement fluide au début, plus apaisé à la fin), les très grands comédiens (on retrouve un Jean-Hugues Anglade fragile comme on l’a rarement vu; Maya Sensa irradie l’île d’Ischia) et la beauté des images font de « Villa Amalia » une très belle oeuvre de Benoît Jacquot.
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