A peine le cinématographe est-il présenté par les frères Lumière aux spectateurs du Salon Indien en 1895 que son support publicitaire – l’affiche – accompagne bientôt les multiples productions qui seront lancées dans la foulée. Dès le début du 20e siècle, la firme Pathé fait appel à des talentueux illustrateurs pour la promotion de ses films, d’abord présentés dans les foires et les music-halls, puis sur la devanture des premières salles de cinéma.
Parmi les affichistes de la maison, le brésilien Cândido de Faria qui, dans L’Ecrin du Radjah (Gaston Velle, 1906), invite superbement au rêve et à l’exotisme. D’autres sont d’ordre dramatique, horrifique ou comique comme le dessin très novateur de Prince Rigadin illustré par Adrien Barrère. Entre œuvre d’art et support publicitaire, l’affiche de cinéma donne une première impression au chaland. Plus de cent ans plus tard, son format séculaire 120 x 160 cm aspire à la même vocation.
Sous la houlette de la commissaire d’exposition Stéphanie Salmon, la Fondation Jérôme Seydoux – Pathé met l’affiche de cinéma à l’honneur. La très belle scénographie de Faire impression. Quand l’affiche de cinéma s’invente sublime les trésors illustrés, suspendus dans de raffinés cadres de bois. D’une grande diversité de styles, les signatures de Daniel de Losques, Raphaël Freida ou Benjamin Rabier, parmi de nombreux autres, émaillent ce voyage pictural. Les représentants de l’avant-garde sont également présents tels Boris Bilinsky, Fernand Léger ou même Robert Mallet-Stevens.
Si la magie du Septième Art s’opère sur l’écran, l’affiche provoque véritablement le désir de cinéma.
Faire impression – Quand l’affiche de cinéma s’invente
Exposition
Du 11 avril au 27 septembre 2025
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73, avenue des Gobelins
75013 Paris
Ci-dessus: L’Ecrin du Radjah (Gaston Velle) illustré par Cândido de Faria, 1906 © Collection Fondation Pathé
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