La récente sortie de Gladiator II de Ridley Scott, vingt ans après le premier opus interprété par Russell Crowe, aura-t-elle remis au goût du jour le péplum, un genre qui fit les belles heures des studios hollywoodiens et italiens de l’après-guerre?

Dans la nouvelle exposition qui se tient dans les murs de l’élégante Fondation Jérôme Seydoux – Pathé (Paris, 13e arrondissement), les commissaires Stéphanie Salmon et Pénélope Riboud-Seydoux proposent un retour aux sources du thème de l’Antiquité, traité quasiment dès les débuts du « cinématographe » par des cinéastes tel Georges Méliès dans ses fééries. L’attrait pour les récits épiques, bibliques et historiques se déroulant sur le pourtour méditerranéen, en Egypte et jusqu’à Babylone, a engendré des productions où l’Histoire antique rivalise avec l’action, l’exotisme et la sensualité.

Si Quo Vadis (Mervyn LeRoy, 1951), Spartacus (Stanley Kubrick, 1960) ou Cléopâtre (Joseph L. Mankiewicz, 1963) restent dans la mémoire du grand public, de grandes superproductions d’avant guerre, avec de somptueux décors et de nombreux figurants, ont marqué le cinéma muet: Cabiria (Giovanni Pastrone, 1914) avec Lidia Quaranta, la version de Ben-Hur de Fred Niblo en 1925 ou celle du Roi des Rois de Cecil B. De Mille en 1927.

Un nombre impressionnant de documents historiques – photographies d’exploitation et de tournages, affiches et planches dessinées, matériels publicitaires… – y sont présentés ; de même que des costumes et des robes qui renvoient à la mythologie du 7e Art.

Photos au beau grain noir et blanc de Theda Bara dans La Reine des Césars (J. Gordon Edwards, 1917) et Salomé (J. Gordon Edwards, 1918), de Claudette Colbert dans Le Signe de la croix (Cecil B. DeMille, 1932) ou de Jean Gabin dans Golgotha (Julien Duvivier, 1935)… Bouclier de Brad Pitt dans Troie (Wolfgang Petersen, 2003), costumes des héros de la production Pathé Astérix & Obélix – L’Empire du milieu (Guillaume Canet, 2023)… Avec – clou du spectacle – l’iconique char de Ben-Hur (William Wyler, 1959) qui trône superbement devant l’affiche française de Roger Soubie.

Un catalogue d’exposition, avec des articles illustrés relatifs à la représentation de l’Antiquité au cinéma, écrit entre autres par Stéphanie Salmon et Pénélope Riboud-Seydoux mais également Laurent Aknin, Patrice Brion, Ivo Blom, Eric Poindron, Maria Wyke… est disponible au charmant Ciné-Café de la Fondation. Un cycle de projections en ciné-concert accompagne la visite.

Antiquité et cinéma
Exposition
Du 12 décembre 2024 au 29 mars 2025
Fondation Jérôme Seydoux-Pathé
73, avenue des Gobelins
75013 Paris

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Ci-dessus: le char et l’affiche française de Ben-Hur (William Wyler, 1959)

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Ci-dessus: les affiches françaises de Romulus et Rémus (Sergio Corbucci, 1961) et La Tunique (Henry Koster, 1953), le premier film en CinemaScope.

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Ci-dessus: photos d’exploitation et de tournage de Maciste en enfer (Riccardo Freda, 1962) et Hercule contre Moloch (Giorgio Ferroni, 1964) avec le musculeux Gordon Scott.

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Exposition Antiquité et cinéma à la Fondation Pathé

Ci-dessus: affiche de Cabiria (Giovanni Pastrone, 1914).