Il est l’un des artistes contemporains les plus côtés au monde. Anselm Kiefer, né en 1945 dans la Forêt-Noire, est connu du grand public pour ses tableaux et installations monumentales marqués par la douleur du monde. Né la même année, Wim Wenders suit avec sa caméra son compatriote à l’œuvre.
Avec une personnalité hors-norme comme celle d’Anselm Kiefer, il était difficile d’appréhender l’artiste tant la radicalité de son art peut rebuter. Le jeune homme qui, dans les années 1960, se mettait en scène en faisant le salut hitlérien pour dénoncer la bête immonde jamais endormie – l’antisémitisme résurgent lui donne malheureusement raison -, s’est mué en chantre du gigantisme avec des sculptures et des toiles désespérées.
Pour tenter de percer le « mystère Anselm Kiefer », le cinéaste des Ailes du désir (1987) propose une immersion dans l’environnement de l’artiste, dans son immense atelier de Croissy-Beaubourg et dans son domaine de Barjac. Silhouette longiligne vêtue de noir, l’homme s’exprime peu et erre seul au milieu de son art. Si la beauté des images foudroie et le sujet passionne – un artiste au travail -, Anselm, le bruit du temps bénéficie d’un traitement qui alourdit le propos: plus de sobriété et de silence aurait été bienvenus pour laisser le spectateur face à une œuvre totale.
Cette rencontre avec Anselme Kiefer – un homme qui ne cesse de poursuivre son chemin, comme il se définit – reste un moment précieux et fascinant.
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