Si l’affiche de « Au poste! » reprend la typographie et le style graphique des films des années 1980, notamment ceux interprétés par Belmondo et Delon version flics de choc, le film de Quentin Dupieux n’est nullement une pâle copie. C’est plutôt une version revisitée, absurde et hilarante, de « Garde à vue » de Claude Miller (1981).

Dans un commissariat parisien, le flic Buron (Benoît Poelvoorde) interroge Fugain (Grégoire Ludig), témoin de la mort d’un homme au bas de son immeuble. Ce qui devait être un simple rapport de police va devenir une longue nuit de retournements déjantés et cocasses.

Tourné au siège du Parti communiste, dans le XIXe arrondissement de Paris, le film de Quentin Dupieux revisite les codes du film policier des années 1980: flic désagréable et tout-puissant, adjoint écervelé, secrétaire sexy… Décors et costumes nous confortent dans cette réalité-là de la fin du siècle dernier, même si quelques anachronismes parsèment « Au poste! »

Avec un final en forme de pirouette, Quentin Dupieux, également connu sous son pseudo Mr. Oizo, réussit brillamment son exercice de style: un huis clos où l’absurdité des dialogues et des situations participent à une oeuvre iconoclaste et jouissante.