Professeur de latin dans un lycée du Mans, Delphine (Louise Bourgoin) a passé un accord avec ses élèves: s’ils se tiennent à carreau lors de ses cours, elle leur attribuera les meilleures notes. Contre toutes attentes, les excellents résultats des latinistes expédient le petit groupe à Naples pour un concours organisé par l’éminent professeur Vittorio (Francesco Montanari). Accompagné de son assistant Rodolphe (Xavier Lacaille), Delphine n’a d’autre choix que de faire tricher ses élèves pour décrocher la victoire…
Comédie revigorante qui assume ses références aux Sous-doués (Claude Zidi, 1980) – sans être potache pour autant- et à Harry Potter à l’école des sorciers (Chris Columbus, 2001), Bis repetita est le premier long-métrage d’Émilie Noblet. Revenu auréolé du Prix coup de cœur du jury au dernier Festival international du film de comédie de l’Alpe d’Huez, le film est bien différent de La Salle des profs (Ilker Catak, 2023) où une jeune professeure impliquée faisait de la probité son combat. Dans Bis repetita, l’héroïne principale, qui ne croit plus à l’institution et encore moins à ses élèves, est une femme désabusée, individualiste et menteuse.
Une parfaite anti-héroïne qu’on se délecte à aimer, surtout quand c’est Louise Bourgoin qui l’interprète. Malgré toutes les pratiques politiquement incorrectes de Delphine, l’actrice parvient à rendre son personnage terriblement attachant. Depuis La Religieuse (Guillaume Nicloux, 2023) ou L’Enfant rêvé (Raphaël Jacoulot, 2020), Louise Bourgoin interprète des rôles dramatiques avec une épaisseur nouvelle. Sans oublier les comédies, comme ici, où la comédienne joue avec finesse et sensibilité.
Face à Delphine, le jeune idéaliste Rodolphe est la bonne conscience de vocation professorale. Xavier Lacaille est la révélation de Bis repetita: sorte de Buster Keaton intellectuel, l’acteur est d’une drôlerie confondante avec ses airs enfantins et sa passion contagieuse pour la langue morte.
Une jolie surprise à voir avec ses enfants.
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