Chantre dans la synagogue d’une petite ville du nord de l’État de New York, Ben Gottlieb (Jason Schwartzman) est en pleine crise existentielle: sa femme est décédée depuis peu, sa voix ne parvient plus à émettre un chant et sa foi s’en retrouve ébranlée. C’était sans compter l’arrivée dans la vie du quadragénaire de la fantasque Carla (Carol Kane), son ancienne professeur de chant qui, à 70 ans, souhaite faire sa Bat Mitzvah…
Comédie douce-amère tournée en 16 mm, Carla et moi revendique aussi bien les comédies du Woody Allen des années 1970 que les mélodrames Harold et Maude (Hal Ashby, 1971) et Tous les autres s’appellent Ali (Rainer Werner Fassbinder, 1974). Ce mélange explosif produit une comédie atypique qui baigne dans le milieu des familles juives américaines.
Si de nombreux passages sont franchement hilarants – notamment ceux avec les deux « mères juives » de Ben, l’une orthodoxe (Dolly de Leon) l’autre libérale (Caroline Aaron) ou la rencontre au restaurant entre Ben et la famille de Carla -, la réalisation foutraque et les baisses de rythme desservent quelque peu le film de Nathan Silver, un cinéaste qui inscrit déjà neuf longs-métrages dans sa filmographie dont C’est qui cette fille ? (2017).
On retiendra tout de même la mélancolie de son protagoniste – à moins que ce soit celle du peuple juif tout entier – et de superbes moments entre une mère moderne et compréhensive – excellente Caroline Aaron – et son névrosé de fils. Carla et moi, c’est aussi une pléiade d’excellents acteurs comme le duo Jason Schwartzman / Carol Kane, découverte dans Hester Street (Joan Micklin Silver, 1975), Dolly de Leon, Matthew Shear qui joue Nat ou encore la charmante Madeline Weinstein dans celui de la fille du rabbin. Si elle est imparfaite, cette comédie n’en demeure pas moins terriblement attachante.
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