Pologne, 1949. Wiktor, musicien et chef d’orchestre, découvre lors d’une audition pour recruter des danseurs et chanteurs en vue d’un spectacle du folklore, la jeune Zula. Épris l’un de l’autre, Wiktor décide pourtant de passer à l’Ouest pour donner libre cours à son art. Dans cette Pologne de l’après-guerre qui voit le stalinisme monter en puissance, Wiktor n’accepte plus les compromis idéologiques du directeur administratif de son collectif musical. Ni Zula qui, pourtant, fait le choix de rester en Pologne, laissant Wiktor attendre que « la femme de sa vie » le rejoigne…
Reprenant le formalisme de son précédent film « Ida« , Paweł Pawlikowski se penche cette fois-ci sur son histoire familiale, celle de ses parents. Si son récit, étalé sur vingt années, est finement construit à coups d’ellipses et sans procédé démonstratif, le propos semble néanmoins assez creux. Certes l’histoire d’amour est originale, mais la totalité du film manque de corps et de vigueur, s’attardant trop sur une mise en scène intellectualisée.
Alors que l’actrice Joanna Kulig, qu’on avait découvert dans « Elles » et le beau « Ida » , imprègne magnifiquement la pellicule grâce à son charisme et à sa « beauté slave », son partenaire à l’écran Tomasz Kot n’est pas tout à fait à la hauteur: artiste forcément torturé menant sa vie de bohème entre son logement parisien – forcément sous les toits – et les boîtes de jazz de Saint-Germain-des-Près.
Tout cela sent un peu le vintage surligné, le formel maniéré l’emportant sur la consistance du récit.
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