Au début du XXe siècle en Sibérie orientale, l’explorateur Vladimir Arseniev (Iouri Solomine), officier de l’armée impériale russe, rencontre le chasseur Dersou Ouzala (Maxime Mounzouk), un autochtone mongol. Entre les deux hommes, une amitié voit le jour.
Sorti en 1975, auréolé de l’Oscar du meilleur film étranger l’année suivante, Dersou Ouzala est le premier film tourné à l’étranger par Akira Kurosawa. Produit par le studio Mosfilm, le maître japonais adapte les carnets d’exploration de Vladimir Arseniev (1872-1930), géographe de l’armée en mission au sud de l’Extrême-Orient russe, dans cette partie du bout du monde qui longe la Chine et lamer du Japon. Le distributeur Splendor ressort cette grande œuvre humaniste en version numérique restaurée.
Dersou Ouzala est présenté en deux parties: la première se déroule durant l’automne et l’hiver 1902, la seconde cinq années plus tard. Le personnage de Dersou, petit homme trapu qui vit seul dans la Taïga, fascine l’officier qui voit en lui, en plus d’un redoutable chasseur, un être bon, empli d’humanité envers des frères inconnus. Sans maison, sans famille et sans âge – qu’il ne se souvient plus -, Dersou vénère la nature qu’il personnifie à tout bout de champs et dont il ne prélève que le strict minimum pour sa survie.
D’un côté l’approche scientifique occidentale incarnée par le « Capitaine », de l’autre l’animisme oriental: Akira Kurosawa transcende cette dualité et fait de Dersou un homme universel, véritable magicien d’homme. D’une beauté inouïe – crépuscules rougeoyants, plaines enneigées, lac gelé… – Dersou Ouzala est une œuvre splendide qui tient une place particulière dans la filmographie du réalisateur de L’Ange ivre (1948) et Rashômon (1951), magnifiée par la musique d’Isaak Schwarz.
Ci-dessus: Dersou Ouzala au cinéma Le Champo à Paris.
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