Durant l’été 1985 dans la station balnéaire du Tréport, Alexis, 16 ans, rencontre David, de deux ans son aîné. Une amitié se noue entre les deux adolescents épris de souffle et d’horizons nouveaux. C’est aussi pour Alexis, à l’âge des possibles qu’est l’adolescence, l’occasion, durant cet été-là, de se découvrir soi-même.
Pour son nouveau film, François Ozon filme une chronique adolescente, entre nostalgie et passage initiatique. Le prolifique cinéaste s’est emparé d’un roman qu’il a justement lu à l’âge des deux héros de son film, « La Danse du coucou – Dance on my Grave » de l’écrivain anglais Aidan Chambers paru en 1983. François Ozon l’a transposé de l’autre côté de la Manche, dans la cité portuaire française, en y ajoutant certainement un peu de son adolescence à lui.
Plus qu’un récit sur le passage magnifique et douloureux vers l’âge adulte, « Été 85 » est un passionnant et sensible film sur ce moment merveilleux d’une vie où la plus forte des amitiés change tout son être. Où la mort de l’enfant qu’on était se transporte avec fougue et insouciance vers l’adulte en devenir. Ou « échapper à son histoire » est encore possible.
La force du film, le cinéaste la doit à la construction en puzzle de son récit et, indéniablement, à ses jeunes interprètes. Félix Lefebvre (Alexis) et Benjamin Voisin (David) forment un duo d’amis et d’amants passionnés, l’un avec le visage d’un ange blond, l’autre avec la mélancolie dans ses yeux noirs. Sans oublier Philippine Velge (Kate), dans le rôle-clé féminin.
Ce récit initiatique, où « l’ami de ses rêves » ne sera bientôt qu’un souvenir, François Ozon le réussit avec grâce et délicatesse. On écoutera certainement le titre « Sailing » de Rod Stewart différemment désormais.
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