Alors que ses parents sont en cours de séparation, Guendalina (Jacqueline Sassard) passe ses vacances dans la station balnéaire de Viareggio en Toscane. Issue de la bourgeoisie milanaise, l’adolescente effrontée refuse fièrement les avances des garçons tout en s’éprenant d’Oberdan, un étudiant venant d’un milieu populaire.
Réalisé en 1957, avant « Les Adolescentes » (1960) dont la sortie restaurée sur grand écran s’effectue également par Les Acacias, le film d’Alberto Lattuada explore l’entrée dans la vie adulte d’une jeune femme dont la cellule familiale se dissout. Avec un père à qui elle voue une admiration sans bornes (Raf Vallone) et une mère en dépression (Sylva Koscina), Guendalina cherche un refuge auprès de ses amis. Durant l’été de ses quinze ans, l’adolescente fait aussi l’apprentissage de la vie d’une femme.
Il y a comme un air de « Bonjour tristesse » dans cette chronique d’un été où un « adorable petit monstre » d’adolescente vit ses premières expériences amoureuses sous l’ombre bienveillante d’un père fringuant et coureur de jupons. Guendalina, interprétée par Jacqueline Sassard dont c’est le deuxième film, est une jeune fille arrogante et enfantine mais si attachante dans sa mélancolie qu’elle émeut le spectateur.
L’actrice mythique de Losey avec « Accident » (1967) et de Chabrol avec « Les Biches » (1968) est déjà d’une folle sensualité en lycéenne bientôt adulte. Dansant sur son lit vêtue de sa combinaison noire telle Musidora, elle trouble le spectateur avec ses lointains faux airs d’Audrey Hepburn.
« Guendalina » est d’autant plus passionnant qu’il décrit une certaine bourgeoisie italienne à l’aube des années 1960 où la libération des mœurs fait oublier le récent conflit mondial. A ce titre, le personnage du père interprété avec un charme si latin par Raf Vallone dépeint un homme blessé qui fuit le foyer pour conquérir des femmes et oublier le désenchantement de son existence.
Ci-dessus: la magnifique Jacqueline Sassard, dont c’est le deuxième film, est alors âgée de 17 ans.
Ci-dessus: Sylva Koscina, Jacqueline Sassard et Raf Vallone dans « Guendalina » d’Alberto Lattuada.
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