C’est une grand-mère un peu comme les autres: quand elle ne jardine pas dans sa maison sur l’île de Bréhat, « mamie » Jane Birkin reçoit ses filles et petites-filles, évoque des années de jeunesse, prépare les repas… ou choisit un nouvel animal de compagnie. Sauf que, malgré les ennuis de santé et le décès de son aînée Kate Barry en 2013, l’égérie des années 1960-70 poursuit les tours de chant. Du Japon à New-York, les balades de Jane sont fredonnées devant le public sous le regard admiratif de sa fille Charlotte.
Jane par Charlotte, c’est la déclaration d’amour d’une fille à sa mère, deux personnalités secrètes et pudiques qui évoquent les figures masculines et paternelles du clan – John Barry, Serge Gainsbourg, Jacques Doillon – ainsi que les années d’enfance. C’est aussi la rencontre de trois femmes de trois générations successives: Jane, Charlotte et la jeune Joe Attal, âgée une dizaine d’années.
Il y a comme un sentiment d’urgence pour Charlotte de filmer la grand-mère de sa fille. Eprouvée par les épreuves d’une vie intense, Jane Birkin se marie à 17 ans et débute une somptueuse carrière d’actrice et de chanteuse qu’on connaît.
Sur quelques mois, la caméra de Charlotte Gainsbourg suit sa mère, que ce soit dans le fourre-tout de la maison bretonne, à des moments où rien ou presque ne se passe – c’est aussi ça une vie normale. Ou à d’autres instants plus poignants, notamment le retour au 5 bis rue Verneuil où Jane passa plus de dix années avec Serge, Charlotte et Kate.
Les confessions de Jane et Charlotte, allongées dans un lit aux draps immaculés, sont les éclairs lumineux d’un film qu’on aurait voulu plus intense. On reste bouleversé par la grande dame qu’est Jane B.
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