Le premier film de Léonor Serraille a été récompensé de la prestigieuse Caméra d’Or au dernier Festival de Cannes. A voir la première heure de « Jeune Femme » on est pris d’un léger doute quant à l’attribution de ce prix tant le propos de la réalisatrice semble, à première vue, assez plat.
Une jeune femme (Laetitia Dosch), qui sort d’une liaison amoureuse avec un célèbre photographe, vit très mal sa rupture. Au bord de l’hystérie, elle déambule dans un Paris joliment filmé. En voulant à la Terre entière, Paula se victimise et cherche des refuges aussi bien chez les amis que chez les inconnus.
Jusqu’ici, Léonor Serraille ne propose rien de nouveau sinon la description d’une jeune bourgeoise hystérique et immature. Il faut dire que l’actrice, certainement talentueuse, en rajoute un peu trop pour incarner une héroïne paumée, antipathique et mal aimable.
C’est bien la seconde partie de « Jeune femme » qui rehausse le projet de ce film sans prétention. Dès lors que Paula se confronte à la réalité, l’intérêt du spectateur est enfin captivé. Sa mère (Nathalie Richard), son collègue de travail (Souleymane Seye Ndiaye), son ex (Grégoire Monsaingeon) et la femme pour qui elle travaille constituent un microcosme passionnant et finement décrit.
C’est bien la dimension sociale qui retient l’attention, plutôt qu’un volet comique qui, selon nous, rate le coche.
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