Premier film du réalisateur pakistanais Saim Sadiq, Joyland a reçu le prix du jury de la sélection Un Certain regard lors du dernier Festival de Cannes. Le récit s’ouvre sur le quotidien d’une famille à Lahore où les deux fils et leurs épouses respectives vivent dans la maison familiale, sous l’autorité du sévère patriarche. Sans emploi, le plus jeune des fils, Haider (Ali Junejo), s’occupe des taches ménagères avec sa belle-sœur Nucchi (Sarwat Gilani). Haider parvient à décrocher un travail au sein d’un cabaret où officie la magnétique Biba (Alina Khan), une danseuse transgenre.
Il y a plusieurs histoires dans Joyland et c’est là que le bât blesse quelque peu: on y voit une fine chronique sociale où le poids patriarcal est prégnant ainsi qu’un portrait de femmes en difficile quête d’émancipation. Mais il y a aussi l’homosexualité contrariée chez le protagoniste principal ainsi que la difficulté de vivre des femmes transgenres… Beaucoup de thèmes, passionnants au demeurant, pour un seul et même film. Il en résulte que le spectateur l’impression de survole ce très respectable film.
Ces passionnants récits mis bout à bout auraient mérité un traitement plus subtil pour une œuvre plus exigeante. Il faut néanmoins saluer le courage de Joyland et de son réalisateur de dénoncer une société pakistanaise où les femmes – mais aussi les hommes – étouffent sous le poids des traditions et du regard permanent de l’extérieur.
Joyland prend vie grâce à ses merveilleux comédiens, les femmes en tête: les actrices qui incarnent les deux belles-sœurs ainsi que la formidable interprète de Biba.
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