En 1913, dans la province d’Echizen, le professeur Yamasawa s’aventure dans un village reculé du Japon où une sécheresse perdure. Il fait la connaissance d’une séduisante femme, Yuri, épouse du sonneur de cloche Akira. Tous les jours, pour conjurer le sort, la communauté villageoise doit rappeler son respect au lac du Démon en sonnant les cloches, de peur de le voir déborder et détruire le village…
Réalisé en 1979 par le cinéaste Masahiro Shinoda, L’Étang du démon n’est jamais sorti sur notre territoire. C’est chose faite désormais grâce au distributeur Carlotta, indispensable gardien du patrimoine cinématographique qui fait découvrir sur grand écran une œuvre hors-norme qui voyage entre légendes, film fantastique et série B.
Le film peut dérouter l’œil occidental cartésien, peu à l’aise avec les mythologies orientales et, surtout, avec une esthétique kitsch dans de nombreux passages du film. S’il y a un peu d’Akira Kurosawa et de Jean Cocteau dans cet Étang du démon – du moins au début –, il y a surtout du Kabuki et du manga. D’ailleurs, pour rester fidèle à la tradition du Kabuki, les rôles féminins de Yuri et de la princesse Shirayuki sont interprétés par le même acteur mâle, Bandō Tamasaburō. Une situation extrêmement troublante lorsque les deux amants Yuri et Akira s’étreignent…
Adapté d’une nouvelle fantastique de Kyoka Izumi, L’Étang du démon n’est pas aussi puissant et beau que l’impressionnant La Vengeance d’un acteur (Kon Ichikawa) sorti la même année, mais mérite cependant le détour.
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