Age et Scarpelli, le duo de scénaristes transalpin le plus célèbre, récidivait en 1967 avec Il Tigre, sorti en France sous le titre L’Homme à la Ferrari, mis en scène par le roi de la comédie italienne Dino Risi avec, pour interprète principal, son acteur fétiche Vittorio Gassman qu’il fit tourner seize fois. Cet opus-là, où un homme mûr s’amourache d’une jeunette, annonce le mélancolique Dernier amour (1978) avec Ugo Tognazzi et Ornella Muti tourné dix ans plus tard par le cinéaste.

L’Homme à la Ferrari, c’est évidemment Francesco Vincenzini (Vittorio Gassman), chef d’entreprise survolté, mari aimant et père de famille comblé qui assume mal son nouveau statut de (jeune) grand-père. A 45 ans, Vincenzini, comme un défi aux injonctions d’un prêtre qui lui conseille la sagesse, redouble de jeunesse en tombant dans les bras d’une séduisante et déterminée jeune femme (Ann-Margret).

Cette comédie de mœurs qui croque les errements amoureux d’un vieux beau, aussi lâche qu’attachant, n’a pas pris une ride, malgré des longueurs sur la fin qui empêchent le film de se terminer. Le réalisateur du Fanfaron (1962) croque la société de consommation de la fin des années 1960 où, déjà, la vitesse et le paraître dominent les esprits. L’Homme à la Ferrari est écrit pour Vittorio Gassman, parfait en homme pathétique et humain, qui virevolte sur la musique sixties de Fred Bongusto.

Restauré et en reprise sur les écrans de cinéma, le film ressort via le distributeur Les Acacias avec Au nom du peuple italien (1971) et Parfum de femme (1974).

L'Homme à la Ferrari, un film de Dino Risi