Comédien en fin de parcours, Ugo Cremonesi (Ugo Tognazzi), dit Picchio, séjourne temporairement à la Villa Serena, une maison de retraite pour artistes. Le vieux charmeur compte rester parmi les pensionnaires juste le temps de recevoir l’argent de sa retraite. Avec cette somme, Picchio compte monter une troupe théâtrale dans laquelle il fera débuter la belle Renata (Ornella Muti), la jeune servante de la Villa Serena dont il tombe follement amoureux…
Entre comédie grinçante et nostalgie d’un monde révolu, le grand maître de la comédie italienne Dino Risi emmène son cabot de comédien – génial Ugo Tognazzi qu’on redécouvre peu à peu, depuis notamment la reprise de « Venez donc prendre le café chez nous » (1970) – dans un monde en transition où, à l’aube des années 1980, des valeurs nouvelles apparaissent: le théâtre de scène se meurt, tandis que les médias vulgaires et tapageurs, la télévision de Berlusconi en devenir, progressent pour envahir la société de consommation.
Tourné en 1978 dans la ville thermale de San Pellegrino, « Dernier amour » a pour décor le magnifique Grand Hôtel, un ancien établissement Belle-Epoque qui plonge encore plus ses occupants-retraités dans le monde du passé. Parmi les pensionnaires et sous l’autorité d’un directeur détestable et veule, des anciennes gloires du music-hall ou du théâtre, comme la pathétique et poignante Lucy (Caterina Boratto) qui voit sa jeunesse se faner tous les jours. Pour incarner la jeunesse insolente, c’est Ornella Muti – sublime – qui transforme une jeune servante en femme d’argent propulsée dans le monde du bling-bling.
Les Acacias poursuivent magistralement le travail de reprises de films parfois oubliés mais au charme délicieusement suranné comme cet attachant « Dernier amour ». Le distributeur avait ressorti, toujours en version restaurée, les excellents films transalpins « Les Camarades » ou « Le Conformiste« .
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