Sorti en 1970, Le Conformiste est le quatrième film du cinéaste italien qui atteindra quelques années plus tard une aura internationale avec ses grandes fresques historiques. Avant de se recentrer vers des films plus confidentiels, comme son dernier et réussi opus Moi et Toi sorti en 2013.
Adapté d’un roman d’Alberto Moravia, Le Conformiste est un film crépusculaire qui narre le récit de Marcello (Jean-Louis Trintignant), un cadre du régime fasciste finissant. Cet homme arrogant et séducteur voit dans le régime de Mussolini l’occasion d’être celui qu’il n’a réussi à être. Jusqu’au boutiste, il s’engouffre dans l’idéologie fasciste jusqu’à y perdre son âme: compromissions et traîtrises sont les maîtres-mots de ce bonhomme somme toute assez banal.
Épousant Giulia, une jeune femme écervelée (la ravissante Stefania Sandrelli, irradiante dans Séduite et abandonnée), il va s’amouracher de la belle Anna (Dominique Sanda), la jeune femme de son ancien professeur communiste qu’il doit liquider. Cette femme, c’est Dominique Sanda qui l’interprète avec son charme innocent et vénéneux qui a conquis le cœur des cinéphiles dans Le Jardin des Finzi-Contini.
L’action du film de Bertolucci se passe entre Paris et Rome en suivant le couple formé par Giulia et Marcello et le double-jeu de ce dernier. Parfois engoncé dans un style un peu trop lourd, proche du film-pompier, cette cruelle histoire ne manque pas de saveurs grâce notamment à l’interprétation des acteurs, à l’élégante reconstitution des années 1940 et à la très reconnaissable partition de Georges Delerue. C’est l’occasion également de découvrir la gare d’Orsay et son hôtel avant sa transformation en musée.
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