On n’attendait pas forcément le ténébreux, mais souvent léger, Louis Garrel dans le registre de la pure comédie après, notamment, sa chronique amoureuse L’Homme fidèle (2019). Accompagné du scénariste et écrivain Tanguy Viel, le comédien et réalisateur nous offre un divertissement bienvenue et, surtout, sans prétention.
A Lyon, Sylvie (Anouk Grinberg), professeur de théâtre dans un centre de détention, tombe amoureuse d’un prisonnier en fin de peine, Michel (Roschdy Zem). Une fois sorti de la prison, le nouveau mari de Sylvie est aussitôt pris en filature par Abel (Louis Garrel), le fils de cette dernière qui veille, avec la complicité de Clémence (Noémie Merlant), à protéger sa mère des possibles « rechutes » du braqueur repenti. Mais les choses ne se passent pas tout à fait comme prévu.
Le quatuor d’acteurs de L’Innocent sied à merveille à la quatrième réalisation de Louis Garrel, vu récemment dans le superbe L’Histoire de ma femme (2022) d’Ildikó Enyedi. Ce braquage familial, comme sorti d’une comédie italienne des années 1960, est le prétexte pour Louis Garrel d’exprimer tout l’amour qu’il porte aux comédiens, en particulier à la touchante Anouk Grinberg, l’éternelle Victorine d’Un, deux, trois, soleil (1993). Jouant le rôle d’une enfant dans le Bertrand Blier, elle est ici une splendide mère amoureuse.
Entre comédie burlesque et suspense, ce rafraîchissement cinématographique tourné lyonnais est un plaisir qu’il ne faut pas bouder. Les scénaristes ont concocté une comédie qui rend hommage aux liens familiaux (Abel qui protège sa mère), aux préjugés (Abel qui se lie avec Michel) et… à la variété française. La bande-son intègre des standards des années 1970 et 1980 : Pour le plaisir d’Herbert Léonard, Nuit magique de Catherine Lara, Une autre histoire de Gérard Blanc et I Maschi de Gianni Nannini.
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