Fils d’un modeste pêcheur, Adam (Tawfeek Barhom) est admis à la prestigieuse université Al-Azhar au Caire. Après la mort du grand imam de la mosquée, les tractations pour sa succession débutent: les différents écoles de pensée s’affrontent pour placer leurs prétendants. Malgré lui, le novice et naïf Adam est mêlé à la mission confiée au lieutenant Ibrahim (Fares Fares) afin d’influencer le vote du futur imam voulu par le président al-Sissi.
Jamais les coulisses du pouvoir sunnite n’avaient été montrées au cinéma. C’est chose faite grâce au nouveau film du réalisateur de Le Caire Confidentiel (2017) qui nous introduit au cœur d’un monde obscur et codifié. Le spectateur découvre à travers les yeux de son jeune héros les luttes intestines ainsi que les manipulations du pouvoir politique. Le béotien et naïf Adam en ressortira forcément ébranlé dans la conception de son idéal religieux.
Tourné à Istanbul, ce film qu’on croirait égyptien est en fait une production majoritairement venue de Suède. La force du cinéma fait que le spectateur assiste à un film égyptien. Haletant avec une mise en scène qui utilise les codes du film à suspense, La Conspiration du Caire, un peu trop comparé à l’inégalable Le Nom de la rose (1986) de Jean-Jacques Annaud, souffre toutefois d’une trame assez prévisible et d’un jeu parfois appuyé chez certains protagonistes.
Le film de Tarik Saleh n’en demeure pas moins un récit très original est tout à fait passionnant, de nouveau incarné l’acteur fétiche du cinéaste, Fares Fares.
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