Avec son titre à rallonge, le nouveau long-métrage du réalisateur chinois Quanan Wang peut en désarçonner plus d’un. « La Femme des steppes, le flic et l’œuf » commence comme un film policier, s’oriente vers la comédie absurde pour finir en réflexion philosophique sur le devenir de l’Humanité.

Dans les steppes ventées de la Mongolie, le cadavre d’une jeune femme est découvert. Un policier novice est chargé de veiller sur cette « scène de crime » au milieu de nulle part avant le retour, le lendemain, de renforts policiers. Durant la nuit froide, une bergère célibataire vient lui tenir compagnie, le nourrir et… le réchauffer. La jeune trentenaire, interprétée par Dulamjav Enkhtaivan, est à un moment de sa vie où, sur les insistances de son ancien compagnon, les questions de la famille se posent.

Parsemé de quelques jolies moments, et notamment la scène finale assez cosmique, « La Femme des steppes, le flic et l’œuf » déçoit terriblement. En cause, un excès de formalisme, une lenteur exaspérante du récit – malgré une durée d’1h40 seulement – et un tâtonnement du cinéaste qui semble ne pas savoir comment mener son scénario. Pourtant, ce portrait d’une femme solitaire et libre méritait un traitement plus profond.