Voir Rome et mourir. C’est un peu ce qui arrive à ce touriste japonais qui déambule dans ces jardins romains lors du magnifique prologue du nouveau film de Paolo Sorrentino, le prodige italien à l’origine des excellents « Les Conséquences de l’amour » et « Il Divo« . Dans ce nouvel opus, le cinéaste nous plonge dans une Rome nocturne et onirique, faite de soirées arrosées et de désillusions. Jap Gambardella (Toni Servillo, magistral) arrive à ses soixante-cinq ans. Écrivain célèbre, il a atteint le but, futile le reconnait-il, qu’il s’est fixé: être le roi des mondains.
Les superbes fêtes dans les appartement et villas de Rome et les jolies filles ne peuvent oublier l’amère désillusion de Jap qui s’en va retourner dans les limbes de son passé: ses vieux amis et l’amour de sa vie.
En prenant son temps, Paolo Sorentino nous embarque dans cette comédie amère qui suit les errances de Jap, cynique à souhait, dans une Rome qui n’a jamais été autant magnifiée: les jardins et les villas, les palais déserts, les monuments vidés de leurs touristes. Autour de Jap, un noyau de fidèles s’amuse tant bien que mal pour oublier le temps qui passe et la vacuité de leur existence.
Toni Servillo est définitivement un acteur brillant après les récents « Une Vie tranquille » et « La Belle endormie« .
« Tout la vie n’est que blablabla » conclut Jap (il a certainement raison). L’essentiel ne serait-il pas la grande beauté de l’humanité incarnée dans le film par les trésors patrimoniaux de Rome? La foi qu’il n’a jamais trouvée, l’art qui l’entoure et… les seins de son premier amour?
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