Du métro à la Rolls-Royce, de l’uniforme de la RATP aux tenues chic du XVIè arrondissement, il n’y a qu’un pas! L’ascension fulgurante d’Ava (Anaïs Demoustier), jolie guichetière à la station Porte Dauphine, est propulsée par son mariage avec le très BCBG Paul Château-Tétard (Philippe Katerine), fils à maman de « la reine-mère » (Josiane Balasko), la revêche matriarche du clan. Ava est ce petit grain de sable qui perturbe les richissimes héritiers Château-Tétard…

Dans La Pièce rapportée, Antonin Peretjatko revient, dans le registre de la comédie où il excelle depuis La Fille du 14 juillet (2013) et La Loi de la jungle (2016), avec une hilarante et délicieuse satire sociale. Le cinéaste arrive à imprégner son univers très vintage avec des thématiques fortes et actuelles (les gilets jaunes, les migrants, l’individualisme…). Son héroïne, la délicieuse Anaïs Demoustier – tant de chemin parcouru en 50 films à seulement 33 ans – n’est ni une ambitieuse, ni une engagée. Elle profite – comme la majorité des concitoyens – d’un système où les valeurs sociétales ont été remplacée par les valeurs marchandes. Avoir de l’argent lui plaît, en profiter avec son amant encore plus.

Il y a un côté bande dessinée dans le film d’Antonin Peretjatko avec tout ce qu’il faut d’humour mordant et de charme désuet, renforcé par une partition musicale Mathieu Lamboley qui surfe sur les grands thèmes musicaux, du polar à la comédie seventies. Impeccablement joué par Josiane Balasko et l’hilarant Philippe Katerine, La Pièce rapportée est une comédie revigorante et plus intelligente qu’elle ne paraît.

L’affiche du génial illustrateur Jean-Claude Floch – à l’origine d’affiches pour Woody Allen, Alain resnais ou Pascal Bonitzer – traduit bien le comique vaudeville affirmé de La Pièce rapportée.