D’extraction sociale plus modeste que ses camarades de classe – elle est fille d’éleveurs -, Sophie (Suzanne Jouannet) est acceptée en classe préparatoire dans un prestigieux établissement lyonnais. Brillante jeune femme qui semble résistante aux pics de certains jeunes bourgeois, l’étudiante met tout en œuvre pour réussir et viser le concours d’entrée de l’école Polytechnique. Mais Sophie se heurte à la pression du système et à son complexe social.
Le cinéaste Frédéric Mermoud suit les pas d’une élève habile en mathématiques, poussée par son professeur de lycée pour prendre le train du fameux ascenseur social en intégrant une grande école. En immergeant les spectateurs au cœur d’un système, avec ses rites, ses bonheurs et ses déconvenues, La Voie royale évite tous les poncifs qu’on a pu voir sur les récits des transfuges de classe. Ici, c’est une fille de paysans, douée pour les études, qui découvre un nouveau milieu très codé. En s’alliant avec une camarade – formidable Marie Colomb découverte dans As Bestas (Rodrigo Sorogoyen, 2022) – et avec le soutien de sa famille (Marilyne Canto, Antoine Chappey et Cyril Metzger), Sophie reste néanmoins seule face à son destin. C’est sûrement l’impitoyable professeure de sciences physiques – incroyable prestation de Maud Wyler découverte dans La Place d’une autre (Aurélia Georges, 2022) – qui permettra à la jeune femme déloyale – elle quitte son milieu d’origine – de se déconstruire pour mieux appréhender son avenir.
De tous les plans, Suzanne Jouannet incarne avec talent dans La Voie royale une jeune femme de son temps, un film passionnant qui emmène son héroïne sur un chemin initiatique semé d’écueils.
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