Un couple de français quinquagénaires investit une vieille ferme dans la montagne de Galice. Lorsqu’un projet d’implantation d’éoliennes divise la communauté villageoise, des tensions interviennent avec leurs voisins les plus proches, deux frères célibataires.
On était sorti bouleversé après la projection de Madre, l’avant-dernier film de Rodrigo Sorogoyen. On ressort pétrifié par son dernier opus As Bestas, un film puissant et éprouvant qui confronte deux communautés qui ne se comprennent pas: d’un côté, les éleveurs locaux installés depuis des générations; de l’autre des nouveaux arrivants venus de la ville cherchant à faire revivre le village.
Ce thriller montagnard qui privilégie les beaux plans sur les grandioses paysages sait aussi être oppressant lorsqu’il s’agit de confronter les protagonistes, qu’ils soient dans le bar du village ou dans la grange de la ferme. Marina Foïs, poignante, et Denis Ménochet sont excellents en anciens urbains reconvertis dans l’agriculture biologique. Ce dernier, revenu de Peter von Kant (2022) de François Ozon, joue le rôle d’un ancien professeur qui, malgré sa corpulence et son savoir, est déstabilisé par ses rustres voisins. Face à eux, l’effrayant et formidable duo de frères joués par les impressionnants Luis Zahera et Diego Anido qui rappellent presque les paysans de Délivrance (1972) de John Boorman.
Avec son récit construit sur un rythme lent et oppressant et sa superbe partition musicale d’Olivier Arson, As Bestas est, avec La Nuit du 12, le grand film de l’été 2022 à ne pas manquer.
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