Dans la nuit du 12 octobre à Saint-Jean-de-Maurienne, la jeune Clara (Lula Cotton-Frapier) est sauvagement assassinée. L’affaire, confiée à la police judiciaire de Grenoble, arrive dans les mains de Yohan (Bastien Bouillon) et son acolyte Marceau (Bouli Lanners), deux enquêteurs à la vie solitaire.

Pour son retour sur le grand écran, Dominik Moll adapte le livre de Pauline Guéna 18.3 – une année à la PJ (Gallimard) et en fait un thriller captivant, malgré l’avertissement au générique de début de l’irrésolution, chaque année en France, de centaines de crimes.

Loin d’un polar bourré à la testostérone et aux gunfights, le cinéaste de Seules les bêtes (2019) et Le Moine (2011) immerge le spectateur au cœur de l’enquête, à l’hôtel de police grenoblois ou sur les lieux du crime. Polar passionnant qui s’intéresse avant tout à ses personnages, La Nuit du 12 propose également une réflexion sur la place des femmes dans nos sociétés contemporaines où les préjugés ont encore la vie dure.

Brillant, haletant, ultra-maîtrisé, La Nuit du 12 est sublimé par le décor angoissant des nuits savoyardes ainsi que la musique d’Olivier Marguerit, dont on a déjà apprécié le travail dans Diamant noir (2016) et Onoda (2021), tous deux d’Arthur Harari.

Dans cette quête pour élucider l’identité du mystérieux criminel, les acteurs, jusque dans les rôles secondaires, sont tous excellents. Bastien Bouillon, révélé dans Le Beau monde de Julie Lopes Curval (2014) trouve enfin le personnage qu’il attendait.