Avec un sujet aussi casse-gueule, il était difficile de faire un film franchement drôle et totalement décalé. En fait, le mythique cinéaste de « Buffet froid » adapte son style, reconnaissable entre mille, à un thème cette fois sensible: la maladie. Certes, le film est courageux, parfois drôle (sans être mort de rire…), parfois émouvant, mais il y a un petit quelque chose qui a du mal à passer: est-ce du aux acteurs, pourtant excellents, qui en font trop souvent des tonnes? Cependant, Albert Dupontel et Myriam Boyer, dans le rôle des cancers, tirent le mieux leurs épingles du jeu. Jean Dujardin est étonnamment pesant: l’accent est trop marqué sur la déchéance alcoolique de son personnage au détriment d’une profondeur de son rôle. Quant aux dialogues, ils restent dans la veine des films de Blier: caustiques, crus, grinçants. Il y a des scènes excellentes dans le film, d’autres pas franchement à leur place (le personnage de la femme, joué par Audrey Dana, est peu convaincant). A noter toutefois de beaux mouvements de caméra et un choix excellent et éclectique de thèmes musicaux (Pascal Dusapin, Léonard Cohen, Eddy Louiss, Bohuslav Martinu, etc).