Cyril est un jeune adolescent placé dans un foyer en Belgique. Écorché vif, il déroge aux règles du centre pour retrouver son père, qui a récemment déménagé et avec lequel il n’est plus en contact. C’est alors qu’il rencontre Samantha, une coiffeuse qui décide de le prendre sous son aile.

Habitués du Festival de Cannes, les frères Dardenne (qui ont deux Palmes d’Or à leur actif) reviennent avec un film qu’on annonce moins sombre, plus lumineux. Si l’affiche du film corrobore cette idée, « Le Gamin au vélo » reste une œuvre assez dure: son personnage principal, Cyril (exceptionnel Thomas Doret), vit douloureusement de l’absence et la fuite de son père (Jérémie Rénier qui renoue avec ses personnages troubles de « l’Enfant »). On a vraiment mal pour ce gamin délaissé, rageur et obstiné qui préfère se perdre vers des chemins plus sombres (l’acteur Egon di Matteo qui incarne la petite frappe est troublant). C’est le rayon de soleil qu’incarne Cécile de France, lumineuse dans le rôle d’une coiffeuse, qui adoucira ce mal-aimé. Les frères Dardenne aiment retrouver leurs acteurs, en particulier l’excellent Fabrizio Rongione).

Le thème du film n’a rien de révolutionnaire mais la réalisation des deux cinéastes prodiges transcendent le récit. Peu de dialogues, des corps en mouvement filmés, des cris, des pleurs et de merveilleux sourires.

Jean-Pierre et Luc Dardenne reviennent sur les écrans avec ce beau film, puissant et  sobre comme à l’accoutumé dans leur œuvre. Une note apaisée, celle de Bethoveen et son concerto pour piano N° 5, clôt ce « Gamin au vélo ».

Ci-dessus: Thomas Doret est la révélation du film, ici aux côtés de la lumineuse Cécile de France.

Jérémie Rénier renoue avec les frères Dardenne pour la troisième fois, après « La Promesse » et « L’Enfant ».