Alors que l’effroyable récit relatant la Conférence de Wannsee dans le film La Conférence (Matti Geschonneck, 2023) sort sur les écrans, la réédition du chef d’œuvre de Fritz Lang, quelques mois après celle de Man hunt (1941) du même auteur, nous permet de retrouver l’un des acteurs de la Solution finale – et un des bourreaux dans le film de Lang : Reinhard Heydrich.
Ce haut dignitaire du IIIe Reich, organisateur de l’extermination des juifs, est assassiné en 1942 à Prague, occupée par le régime nazi. En prenant des libertés sur les véritables auteurs de cet attentat – en réalité perpétré par des parachutistes tchèques – les scénaristes Bertolt Brecht – unique scénario de cinéma de l’écrivain-dramaturge, Fritz Lang et John Wexley imaginent en 1943 un film centré sur le réseau de la résistance, dont le docteur Svoboda (Brian Donlevy), à l’origine de l’assassinat du « bourreau » de Prague. Poursuivi par la Gestapo, il est recueilli dans sa fuite par Mascha Novotny (Anna Lee), fille du professeur Novotny (‘Walter Brennan). La famille de la jeune femme sera ainsi mêlée malgré elle à la traque de la Gestapo, et devenant de fait complice du « terroriste ».
Le récit de Hangmen Also Die! – son titre anglais – suit ainsi la spirale infernale dans laquelle est plongée ses protagonistes, résistants actifs – le docteur Svoboda et son réseau – et résistants en devenir – Mascha, sa famille et le peuple tchèque. C’est un hommage glorieux aux héros de toutes les résistances. Mais c’est aussi et surtout un grand film de cinéma, écrit au millimètre et savamment mis en scène, avec des rebondissements multiples qui tiennent en haleine les spectateurs. Quel bonheur de visionner cette copie restaurée en 2012 et distribuée par Solaris Distribution.
Laisser un commentaire