Alors que la folie nazie n’a pas encore mis l’Europe à feu et à sang, le britannique Alan Thorndyke (Walter Pidgeon), un célèbre chasseur de fauves, s’introduit dans la forêt entourant la résidence du Berghof où « le petit César » prépare l’invasion de la Pologne. Prêt à tirer sur le Fürher en plein dans sa ligne de mire, Thorndyke est arrêté et interrogé par un haut dignitaire nazi (George Sanders). Parvenant à s’échapper, la traque commence dans la forêt et se poursuit jusqu’à Londres.
Tourné en 1941 et produit par la Twentieth Century Fox, Man hunt est un film important dans la carrière du cinéaste né à Vienne et qui a fuit l’Allemagne dès 1933. L’action de cette chasse à l’homme – où le chasseur devient à son tour chassé – se déroule en 1939 et interroge les spectateurs d’aujourd’hui: et si Hitler – jamais nommé dans le film – avait été assassiné? Outre cette réflexion, Man hunt – à l’instar du Dictateur de Charles Chaplin sorti en 1940 – dénonce bien avant la révélation de l’horreur du régime, le IIIè Reich et sa politique de terreur.
Mais Man hunt est d’abord un thriller à la réalisation efficace dont certains plans – la scène de chasse, la poursuite dans le métro londonien, la traque finale dans le terrier – sont éblouissants de maîtrise et d’architecture cinématographique. Seule la romance avec la petite prostituée Jerry Stokes (Joan Bennett) – trop longue et sans intérêt – n’est pas à la hauteur de cette oeuvre d’un des grands maîtres du Septième art, sans cesse redécouvert (précédemment avec House by the river (1950) distribué par Théâtre du Temple) grâce à des rééditions restaurées et diffusées en salles, ici par Ciné Sorbonne.
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