Décidément, les personnages qu’incarne le comédien Denis Ménochet enchaînent les déconvenues lorsqu’ils s’exilent dans les montagnes proches de l’Hexagone, que ce soit en Espagne dans l’excellent As Bestas (2022) de Rodrigo Sorogoyen ou ici en Italie avec Les Survivants de Guillaume Renusson.
C’est dans les Alpes et à proximité de la frontière avec la France, que Samuel, incarné par l’acteur de Peter von Kant (2022) de François Ozon, se confronte aux autochtones, violents chasseurs de migrants. L’hostilité du climat et les abrupts chemins enneigés n’empêchent pourtant pas Chehreh (Zar Amir Ebrahimi), une migrante venue de Kaboul, de franchir le col pour rejoindre la France, bientôt aidée de Samuel.
Guillaume Renusson, dont c’est le premier film, a pris le parti, pour le moins original, de transformer le destin dramatique des migrants en une fable sous forme de film d’action. Les anciens loups des forêts sont aujourd’hui des suprémacistes d’extrême-droite, violents personnages au volant de leurs scooters des neiges qui abattent les malheureux éxilés comme des lapins.
Ce conte horrifique, aux visées certes humaniste, ne transcende malheureusement pas le genre dans lequel il s’est embourbé: Les Survivants, dès le titre du film, ressemble à une série B des années 1980, poussive et excessive. La bruyante bande originale composée par Rob, pourtant excellente dans Belle Epine (2011) de Rebecca Zlotowski, porte un coup de massue sur ce film à la mise en scène lourde et à la violence excessive.
Pourtant, une image à elle seule éclipse toutes les autres et mérite de se rendre, rien que pour elle, dans une salle de cinéma voir Les Survivants: le beau et poignant visage de l’actrice franco-iranienne Zar Amir Ebrahimi, récompensée à Cannes pour Les Nuits de Mashhad (2022) d’Ali Abbasi.
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