Un été à Paris. Marion (Lou Lampros), dix-huit ans, s’évade le temps d’une déambulation nocturne dans la capitale endormie. Avec pour tout bagage, un appareil photo. La nuit commence dans un fête avec ses amis et se poursuit par la rencontre avec Alex (Tom Mercier), un jeune homme solitaire. Cette nuit-là, Marion – dont on apprend qu’elle a perdu sa sœur aînée cinq ans plus tôt – a retrouvé un peu de lumière.
A une époque où le fracas des attentats de 2015 résonnent encore, la réalisatrice Antoinette Boulat, dont c’est le premier film, a choisi pour personnage principal une jeune femme encore blessée par la perte de sa sœur. Une jeune adulte dont la vie s’offre a elle, mais qui en a peur.
L’ancienne directrice de casting a confié le rôle principale à Lou Lampros, beauté sauvage aux yeux rougis qu’on avait découvert dans Médecin de nuit (2021) d’Elie Wajeman. La jeune actrice, poignante, trimballe sa mélancolie dans la nuit parisienne et irradie l’écran.
Si Emmanuelle Bercot ou la trop rare Maya Sensa n’apparaissent que quelques minutes, Ma nuit suit Marion / Lou Lampros au gré des rencontres dont celle, déterminante, avec Alex. Le comédien compose un jeune romantique rempli d’espoirs, loin des clichés abêtissants des jeunes d’aujourd’hui.
Avec ses petites maladresses qui en font son charme, ce premier film rappelle l’errance du personnage de La Désenchantée (1990) de Benoît Jacquot, mais à une époque où les perspectives des jeunes gens d’aujourd’hui ont profondément changé. Antoinette Boulat nous présente une jeunesse sensible et courageuse d’affronter un monde où les rêves se sont envolés.
Accompagné par la musique de Nicolas Errera et par un talentueux travail sur l’image et le son, Ma nuit est de ces films rares, subtils et lumineux.
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