Yoon est un mec, un vrai: avec sa carrure d’athlète et sa froideur impassible, ce flic solitaire dégomme à la vitesse de l’éclair les sbires d’un gang de mafieux dirigé par deux sanguinaires frères. Ces derniers vouent même une certaine admiration à ce policier viril et séduisant. Derrière sa violence, le ténébreux Yoon cache une blessure secrète: au fond de lui-même, il est une femme.
Avec cette trame pour le moins original, « Man on high heels » détonne parmi les efficaces polars que nous envoie régulièrement le cinéma coréen depuis « A bittersweet life » de Kim Jee-Woon. Le film de Jang Jin, le premier distribué en France, passe du thriller chorégraphié, façon Johnnie To, au mélodrame existentiel. Et c’est plutôt une réussite, malgré quelques longueurs. Les violences, parfois insoutenables, de certaines séquences de règlements de comptes n’ont rien à envier aux maîtres Scorsese ou Ferrara. Quant aux questionnements sexuels du protagoniste, on pourrait même voir Almodovar poindre le bout de son nez…
Mais ce qui marque durablement dans le film de Jang Jin, c’est la fascination qu’exerce le flic, à la fois incarnation de la virilité et douceur féminine, aux yeux de son entourage.
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