Et si, pour marquer leur engagement écologique, Josh et Dena, deux jeunes militants de l’Oregon, marquaient les consciences de leurs congénères avec un acte fort? C’est le vœu qu’ils forment en s’apprêtant à détruire un barrage artificiel, symbole d’un capitalisme destructeur de la nature.
On avait découvert la réalisatrice Kelly Reichardt avec « La Dernière piste » un western crépusculaire au parti-pris radical, projeté au format carré. Avec « Night moves », elle nous emmène vers l’extrémisme radical en suivant les protagonistes d’une communauté qui vit au sein d’une ferme d’agriculture biologique. L’un, Josh (excellent Jesse Eisenber), est un jeune homme introverti qui vit en marge de la communauté. L’autre, Dena (Dakota Fanning), est une jeune bourgeoise qui s’échappe de son milieu pour rejoindre les militants écologistes. Harmon (Peter Sarsgaard), un homme plus âgé au passé trouble, rejoint le duo pour monter cette opération de choc.
Après une première partie consacrée aux minutieux préparatifs de leur action terroriste, la deuxième partie du film est consacrée aux séquelles psychologiques que les protagonistes vont vivre après leur action: la paranoïa, le repli sur soi, la dépression. Deux montées en tension pour un film dont le pivot est l’attentat (qu’on ne voit pas mais qui n’en n’est pas moins terrifiant): l’acte et les conséquences de l’acte.
Accompagné d’un score de Jeff Grace qui rappelle les musiques électroniques de Brian Eno, « Night moves » est un captivant thriller psychologique magnifiquement filmé et interprété.
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