Allemagne, 1838. Thomas Hutter (Nicholas Hoult), jeune notaire fraîchement marié, se rend dans les montagnes des Carpates pour rencontrer le comte Orlok (Bill Skarsgård), acquéreur d’un manoir à Wisborg. Alors que sa femme Ellen (Lily-Rose Depp) est prise de crise de démence, Thomas est prisonnier des griffes du comte…
Nouvelle adaptation du mythe du célèbre vampire de Bram Stocker, Nosferatu est précisément le remake du film de Friedrich Wilhelm Murnau, Nosferatu le vampire – Nosferatu, eine Symphonie des Grauens en version originale – tourné il y a plus d’un siècle, en 1922. Lui-même avait fait l’objet d’une nouvelle adaptation, Nosferatu, fantôme de la nuit, produite par Daniel Toscan du Plantier de la Gaumont avec, à la mise en scène, Werner Herzog. S’y confrontaient Klaus Kinski et Isabelle Adjani. Si le cinéaste américain Robert Eggers rend un hommage certain au maître de l’expressionnisme allemand – le film est visuellement très réussi -, il introduit l’horrifique chaussé avec des gros sabots.
Source littéraire de l’épouvante cinématographique, Nosferatu narre l’histoire de l’effroyable vampire de Transylvanie qui, en investissant dans un bien immobilier d’une cité hanséatique, propage la peste et envoûte les esprits. Les montagnes des Carpates et ses chemins enneigés, les rituels macabres des Gitans, les cauchemars éveillés et les caveaux mortuaires participent à la mythologie gothique du plus célèbre des morts-vivants, à la fois tueur sanguinolant, amoureux transi et étalon diabolique.
A l’instar du chef d’œuvre baroque de Francis Ford Coppola Dracula (1992), le récit introduit le désir sexuel inassouvi du personnage féminin, ici Ellen, jeune femme fragile et hystérique, interprétée avec talent par Lily-Rose Depp, révélée notamment dans L’Homme fidèle de Louis Garrel en 2019. Fraîchement revenu de l’état de Géorgie avec Juré n°2 (Clint Eastwood, 2024), Nicholas Hoult possède une solide épaisseur dans un personnage qui se place pourtant au second plan.
Si les scènes de confrontations entre le comte et ses proies sont les points forts du Nosferatu de Robert Eggers, le manque de rythme dessert quelque peu le plein enthousiasme pour ce Nosferatu version 2024.
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