Pierre aime ses charolaises. A trente-cinq ans, ce fils de paysan a repris la petite exploitation familiale sous le regard attentif de ses parents. Célibataire endurci, Pierre n’a d’yeux que pour ses belles vaches laitières. Mais à l’heure d’une crise sanitaire qui touche les bovins, le jeune homme va tout tenter pour sauver son cheptel.

« Petit paysan » est un bel hommage à ce monde rural et familial qui, selon le réalisateur lui-même fils de paysan, disparaît petit à petit au profit des exploitations-usines. Porté par un magnifique interprète enfin au premier plan (Swann Arlaud après « Une vie » et « Ni le ciel, ni la terre »), le film d’Hubert Charuel décrit le quotidien éreintant des petites exploitations, soumises aux contrôles sanitaires intransigeants et aux diverses crises du lait.

La machine s’emballe et le stress tue littéralement le moral des paysans dès lors qu’une exploitation est touchée, ce qui rappelle évidement la crise du virus H1N1. Le film d’Hubert Charuel, tel un documentaire, suit le parcours de Pierre notamment sa confrontation avec les vétérinaires et les instances de Paris (Sarah Giraudeau et l’excellent et inquiétant Marc Barbé).

On sort de ce film bousculé mais convaincu de soutien à apporter à ces derniers exploitants traditionnels face aux délirants projets de fermes des mille vaches…