Nord de l’Inde. Alors que son mari vient de mourir, Santosh (Shahana Goswami) entre dans la police. Placée sous les ordres de l’inspectrice Sharma (Sanjay Bishnoi), la jeune femme enquête sur le meurtre d’une fillette. Elle affronte la corruption et l’impunité des hautes castes.

Venue du documentaire, la réalisatrice Sandhya Suri dresse le portrait saisissant d’une femme dans l’Inde contemporaine rurale. En suivant pas à pas et caméra à l’épaule sa magnifique interprète, la cinéaste filme la mue de cette jolie veuve, rejetée par la famille de son défunt mari et décidée de s’y affranchir pour y gagner son indépendance. Ce chemin d’apprentissage dans les forces de l’ordre, entre affirmation féministe au sein d’une brigade de femmes et soumission à la hiérarchie, sera jonché de petites victoires mais aussi de désenchantements.

Ecrit avec beaucoup de force et de subtilité, Santosh pose un regard sidérant sur la corruption installée à tous les niveaux de la société indienne, y compris dans la police. Malgré les compromissions, son héroïne parviendra à dépasser le patriarcat et les bas arrangements afin de faire toute la lumière sur le féminicide. Quitte à déstabiliser le système discriminant des castes.

L’actrice Shahana Goswami porte magnifiquement sur ses épaules l’épopée d’une femme sur la voie de la libération, sous la coupe de son aînée Sanjay Bishnoi, excellente dans le rôle ambigu de la commandante.