Coincée entre ses grandes sœurs et un petit frère en bas âge, Cáit (Catherine Clinch), 9 ans, s’épanouit difficilement au sein de la cellule familiale. Son père, alcoolique et absent, et sa mère, débordée et de nouveau enceinte, décident de l’envoyer durant les vacances d’été chez une tante, à quelques 3 heures de route du foyer. C’est dans la ferme d’Eibhlín (Carrie Crowley) et Seán (Andrew Bennett), un couple sans enfant, que la fillette va reprendre vie.
Réalisé par l’irlandais Colm Bairéad, documentariste dont c’est le premier film de fiction, The Quiet girl – adaptation de la nouvelle Foster de Claire Keegan et traduit en France par Les Trois Lumières – a été sélectionné à l’Oscar du meilleur film international. Chronique estivale d’une petite fille, fragile et effacée, qui découvre la tendresse chez des parents de substitution, The Quiet girl ne peut que toucher les spectateurs, par sa sensibilité et sa douceur. Lointain cousin du Grand Chemin (Jean-Loup Hubert, 1987), filmé à hauteur d’enfant avec de subtiles touches impressionnistes, Colm Bairéad choisit dans sa mise en scène la lenteur, les plans fixes et certaines échappées au ralenti, notamment lorsque Cáit se regénère en courant dans l’allée arborée.
Cette enfant est interprétée par l’inoubliable Catherine Clinch, au début mutique et anesthésiée, qui va petit à petit s’ouvrir au monde grâce à l’amour maternel de sa tante, formidable Carrie Crowley, et de son oncle bourru. Le final de The Quiet girl est une des plus belles scènes que le cinéma nous a offert depuis longtemps.
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