Qui repeint les vieux panneaux publicitaires de l’ancienne route d’Ebbing, une petite bourgade du Missouri?

Sur un fond rouge éclatant, ces panneaux de la discorde accusent la police locale et ébranlent la petite communauté villageoise. Derrière ce « coup publicitaire », une femme en colère, Mildred Hayes (Frances McDormand). En guerre contre le shérif Bill Willoughby (Woody Harrelson), elle dénonce l’incapacité de la police à mettre la main sur le meurtrier de sa fille.

Le réalisateur Martin McDonagh rend un hommage certain aux films noirs de Joel et Ethan Coen dans « Three billboards ». Dans ce trou perdu du Missouri, les personnages sont aussi corrosifs les uns que les autres. A commencer par Mildred elle-même, cette mère célibataire renfrognée qui jure comme un charretier et sème la terreur dans cette calme bourgade de l’Amérique profonde.

« Three billboards », sous ses airs de western contemporain – on pense à « L’Homme des hautes plaines » de Clint Eastwood – est porté par la géniale Frances McDormand. L’actrice joue une anti-héroïne désespérée et antipathique en lutte contre des mâles racistes, misogynes et violents d’Ebbing. Si ce n’est le pauvre shérif Willoughby, aucun homme ne rattrape l’autre dans cette comédie jubilatoire aux dialogues cinglants. Mention spéciale à Sam Rockwell qui incarne un officier stupide et violent.