Enfant, Alexia a subi un grave accident de voiture avec son père au volant. Quelques années plus tard, la jeune femme (Agathe Rousselle), qui porte désormais une plaque de titane au niveau du crane, souffre de pulsions meurtrières et de comportements extrêmes. Dans sa folie meurtrière, Alexia tombe sur Vincent, un pompier junkie (Vincent Lindon) en quête de son fils disparu.
Le film surprise du dernier Festival de Cannes – qui a remporté la Palme d’Or – détonne des productions habituelles montrées sur la Croisette: entre le gore et l’horreur, Titane ne laisse aucun répit aux spectateurs, notamment durant les 30 premières minutes, éprouvantes. La violente transformation d’Alexia en Adrien, que Vincent croit – ou veut croire – qu’il est son fils retrouvé, est cauchemardesque. Comme deux êtres monstrueux qui se reconnaissent et s’apprivoisent, les protagonistes de Titane révèlent une humanité enfouie. C’est le propos poignant du film de la metteur en scène de Grave (2016), son premier opus remarqué. En revanche, Julia Ducournau utilise une mise en scène à notre goût appuyée, pas forcément novatrice, qui tourne parfois au clip et dont l’accompagnement musical du compositeur Jim Williams est grandiloquent.
Les âmes sensibles ne supporteront pas la violence de Titane qui trouve sa justification dans le violent rejet que la société fait des « monstres », ces êtres différents qu’ils soient dépressifs, drogués, non genrés ou bisexuels. Utilisant parfaitement les genres du code, le cinéma de Julia Ducournau ne laisse certainement indifférent.
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