On l’a appelé « le casse du siècle ». La nuit du 8 août 1963, le train postal Glasgow-Londres, dont le second wagon contient une cargaison de billets de banque, est attaqué par une quinzaine de malfaiteurs. Savamment organisé, le gang parvient en un temps record à immobiliser le convoi dans la campagne anglaise et rafler 122 sacs pour un butin record de près de 3 millions de livres. L’affaire a inspiré en 1967 le metteur en scène britannique Peter Yates qui, avec Robbery – traduit en français par le titre insipide Trois milliards d’un coup – en ressortie sur les écrans, fait ses classes avant son succès américain Bullitt (1968). Autre heist movie – ou film de casse -, Le Cerveau (Gérard Oury, 1969) revenait également, cette fois sur le mode de la comédie, sur cette extraordinaire affaire.

Trois milliards d’un coup débute par une course-poursuite en voitures – de marque Jaguar tout de même – dans les rues de Londres et révèle l’ingéniosité du cinéaste dans les scènes d’action. Le film annonce évidemment Bullitt un an plus tard. Suivent, sous la direction du charismatique chef de gang Paul Clifton (Stanley Baker), la préparation du casse et sa géniale exécution sur les voies ferroviaires. Avec une caméra très mobile, Peter Yates possède un réel talent pour emporter le public dans l’entreprise des malfaiteurs et les y faire totalement adhérer – la police et son inspecteur George Langdon (James Booth) est redoutée autant par le spectateur que par le gang !

Bande-son jazzy très inspirée de Johnny Keating, casting de choix 100 % masculin – à l’exception de la femme de Clifton (Joanna Pettet) -, intrigue haletante… Trois milliards d’un coup – avec son côté vintage et artisanal à l’heure des grosses superproductions -, mérite sa redécouverte dans la nouvelle version restaurée 2K que nous propose le distributeur Lost Films.