Balayer en quelques 2h00 l’histoire de France depuis l’année 1789 avec la Prise de la Bastille jusqu’à l’exécution du roi en janvier 1793 tient de la gageure. Pierre Schoeller, le méritant cinéaste de « Versailles » et de « L’Exercice de l’état » , a en plus ajouté à la grande Histoire celle de la vie d’artisans des faubourgs parisiens…

Certes, cela donne un film riche, intense mais qui hésite entre plusieurs prismes: le point de vue du peuple ou celui du roi Louis XVI. Si Pierre Schoeller avait été cohérent, le Roi n’aurait pas été visible à l’écran, d’autant qu’il est montré comme un être fat et grotesque dégustant une aile de poulet à l’écoute de son verdict… Ne parlons pas de son épouse, totalement transparente.

Le talentueux réalisateur brosse avec fougue une page essentielle de notre histoire et met en scène l’apprentissage de la démocratie. Depuis les tribuns jusqu’au peuple, tous prennent la parole, échangent et se disputent les doctrines pour construire le citoyen de demain. Ces moments-là sont réellement passionnants.

Avec sa distribution chorale allant du pire (Stéphane De Groodt en curé) au meilleur (Adèle Haenel en femme du peuple), « Un Peuple et son roi » possède  de très beaux moments de cinéma comme les tribunes des révolutionnaires dans la salle du Manège, dont celle de Marat (Denis Lavant, extraordinaire), ainsi que la répression du Champs de Mars.