Ce film tant attendu de Jacques Audiard mérite très entièrement l’aura qu’il possédait avant son exploitation. Ce « Scarface à la Française » (on pense à l’irrésistible ascension de Tony Montana-Al Pacino) est, comme d’habitude chez Audiard, très maîtrisé par la caméra du cinéaste au chapeau noir. Même si on peut s’étonner de certaines libertés, la vie carcérale surprend et horrifie par sa violence et sa froideur.
Entre polar, film d’action et scènes oniriques, un savoureux mélange attend le spectateur qui retrouve ces grands films d’action des années 70. La direction d’acteur du « Prophète » prend tout son sens dans le personnage de Tahar Rahim: ultra-crédible, il n’en fait jamais trop.
Et que dire de Niels Arestrup? Son froid magnétisme pourrait faire de lui le véritable héros du « Prophète »: parrain corse violent et ultra-respecté, sa chute n’en n’est pas moins pitoyable. Jacques Audiard parvient à ce que peu de cinéastes français réussissent: un film d’auteur pour le grand public.
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