Etonnante œuvre au titre énigmatique, Une Femme de notre temps est réalisé par l’auteur des très beaux Ni d’Eve ni d’Adam (1996) et Mes provinciales (2018). Jean Paul Civeyrac, habitué de tourner des films intimistes avec des acteurs débutants, demande ici à Sophie Marceau d’endosser le costume d’une femme commissaire de police, confrontée à la trahison de son mari.

Le cinéaste bouscule les codes du polar pour faire de sa Femme de notre temps un opéra crépusculaire saisissant de beauté et de mystère. Alors que Juliane (Sophie Marceau) se remet difficilement du décès accidentel de sa sœur cadette survenu cinq ans plus tôt, l’intègre femme flic découvre les infidélités de son mari (Johan Heldenbergh).

Comme le château de cartes d’une vie qui s’écroulerait quand elle découvre les liaisons adultérines de son mari, Juliane telle la Diane chasseresse s’enfonce jusqu’au bout de la nuit vengeresse. Très convaincante avec un côté sombre qu’on ne lui connaissait pas, Sophie Marceau incarne une femme blessée au plus profond de son corps.

Entre conte fantastique et film policier, avec un final au bord d’une mer régénératrice, Jean Paul Civeyrac nous offre un film original magnifiquement mis en scène et porté par la musique glaçante du compositeur ukrainien Valentyn Sylvestrov.