Au volant de sa vieille Audi immatriculée dans les Hauts-de-Seine, Georges (Jean Dujardin) semble fuir sa vie. Il échoue dans un hôtel vide d’une petite bourgade montagneuse des Pyrénées où il compte passer au moins un mois. Auparavant, Jean se sera débarrassé de sa veste de velours côtelé, son vêtement d’avant, pour endosser une veste de daim « made in Italy » acquise pour une somme faramineuse. Georges et sa veste de daim entament une relation de compagnonnage jusqu’au jour où le vêtement, qui lui donne « un style de malade« , exige de Georges l’exclusivité…
Quelques mois après le polar absurde « Au poste!« , c’est avec le tout aussi absurde « Le Daim » que Quentin Dupieux revient sur les écrans. Son personnage principal, paumé et dont on comprend qu’il vient de se faire plaqué, tombe dans la mystification et la folie. Georges, qui se dit cinéaste, se met à filmer sa vie de psychopathe et confie les rushes à la belle Denise (Adèle Haenel), la serveuse du bar local.
Derrière cet humour décalé, qui ne fera probablement pas l’adhésion de tous, une vision d’un monde malade nous est proposée par le cinéaste. Au bord de l’abîme, Georges souffre de la solitude et l’isolement et s’enfonce dans un récit dont il perd le contrôle. En s’inventant un personnage assez détestable de réalisateur de cinéma aux projets flous et à l’orgueil démesuré, notre antihéros, tout de daim vêtu des pieds à la tête, est excellemment incarné par Jean Dujardin qui trouve ici une de ses meilleures prestations.
« Le Daim » est une comédie expérimentale grinçante qui lorgne vers l’absurde d’un Bertrand Blier et l’humour noir de « C’est arrivé près de chez vous ».
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