Encore engourdie lors de son réveil, Francesca se réveille pleine de troubles et d’émotions après un songe érotique. La jeune femme de dix-sept ans a effet rêvé d’Enrico, un architecte ami de la famille, de vingt ans son aîné. Au lieu de se rendre en cours, Francesca s’en va le retrouver dans son appartement pour, notamment, lui évoquer son rêve.
Une journée particulière débute pour Francesca, jeune fille de bonne famille déambulant dans une Rome insouciante où la torpeur estivale est le prétexte d’errances mélancoliques et de choix nouveaux.
L’œuvre du cinéaste Alberto Lattuada est le sujet d’une redécouverte avec la sortie en salles de films restaurés dont Guendalina (1957) avec Jacqueline Sassard et Les Adolescentes (1961). L’année dernière ressortait une comédie tournée dans la dernière partie de la carrière du réalisateur, Venez donc prendre le café chez nous (1970), dont le ton est plus proche des œuvres de Dino Risi que les deux films de jeunesse tournés à la fin des années 1950 et aujourd’hui présentés.
Les Adolescentes – dont le titre original est I Dolci inganni (Douces tromperies) – débute par une longue et magnifique scène où le corps de Francesca, allongée sur son lit, est filmé lors d’un sommeil agité. Une respiration saccadée et un réveil troublé laissent deviner un rêve érotique. Le tout accompagné de l’intense partition musicale de Piero Piccioni, mêlant le jazz et l’orgue.
Alberto Lattuada nous offre le beau portrait d’une jeune femme qui s’éveille à la sexualité et observe, lors d’une journée, les jeux amoureux d’une princesse et d’un jeune homme oisif (Donatella Erspamer et Jean Sorel) puis écoute les conseils sur les hommes d’une comtesse excentrique (Milly).
Ces quelques heures sont aussi l’occasion pour Francesca – dont on ne voit jamais les parents et qui semble méconnaître son frère – d’exprimer ses sentiments et de s’initier à l’amour au côté d’Enrico (Christian Marquand).
Filmée dans l’appartement romain de l’architecte ou dans une maison de maître, sublimée par la photo noir et blanc, la jeune Catherine Spaak – âgée de quinze ans – est d’une grande beauté sensuelle. Les Adolescentes est une œuvre à découvrir dans la version restaurée 4K que nous propose Les Acacias.
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