Adaptation d’une nouvelle éponyme de l’écrivain japonais Haruki Murakami, Drive my car revient du festival de Cannes précédé d’un enthousiaste unanime. Et du Prix de la mise en scène. Le cinéaste japonais Ryūsuke Hamaguchi avait déjà suscité il y a quelques mois un intérêt mérité pour son drame relatant un premier amour, Asako I & II (2019) porté par la fragile comédienne Erika Karata.
Plus ambitieux, Drive my car explore durant 3 heures les chemins initiatiques d’un homme accompli, Yusuke Kafuku (Hidetoshi Nishijima), acteur et metteur en scène de théâtre et de Misaki (Tōko Miura), sa chauffeure qu’on lui a imposé lors d’un séjour en résidence pour un festival de théâtre à Hiroshima.
Après une première partie de près de trois quarts d’heure qui nous plonge dans le quotidien de Kafuku et de sa femme Oto (sublime Reika Kirishima) dont on apprend leur tragique passé commun, le cinéaste suit les deux protagonistes de Drive my car, Kafuku et l’impénétrable Misaki, qui vont petit à petit se connaître, se rapprocher dans la désormais fameuse Saab 900 turbo de couleur rouge. Cette voiture, qui date pourtant de quelques dizaines d’années, permet le refuge et les échappées des deux traumatisés en quête de bonheur et de repos. Comme ceux de la pièce Oncle Vania d’Anton Tchekhov, au cœur du film.
Un maîtrise totale du cadre et le jeu subtil des acteurs, notamment l’excellent Hidetoshi Nishijima, font de Drive my car un récit passionnant, jamais ennuyeux mais qui aurait gagné à être cependant raccourci.
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