Divorcée et mère de deux enfants, Julie (Laure Calamy), la quarantaine, occupe un poste alimentaire de première femme de chambre dans un palace parisien. Alors qu’une semaine de grève des transports en commun est annoncée, Julie passe des entretiens pour un poste de cadre dans une grande entreprise.
En plaçant son récit dans le genre du thriller social, À plein temps, outre pointer la difficulté des usagers d’Ile-de-France dans les transports en commun, s’interroge sur notre rapport au travail et au temps. Tous les matins, avec une organisation au millimètre, Julie court contre la montre pour assurer l’éducation de ses enfants et exécuter ses tâches – souvent ingrates – dans l’établissement hôtelier dans lequel elle travaille. La force du film d’Eric Gravel, c’est d’inscrire son film, dans un temps accéléré, sur une semaine: peu de moments de répits dans sa vie, aucune place pour un homme – même si l’envie la titille – et une vie vouée entièrement au travail, graal de la survie.
Pas définie socialement, l’héroïne des temps modernes d’À plein temps est superbement interprétée par Laure Calamy – Ava (2017), Mademoiselle de Jonquières (2018), Antoinette dans les Cévennes (2020) – entourée de jolis et nombreux personnages féminins: parmi eux, sa manager Sylvie (Anne Suarez) et sa future manager Jeanne (excellente Lucie Gallo). Même la musique du film est composée par une femme, Irène Drésel, qui nappe le film avec ses rythmes électro.
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