A Bombay, trois femmes travaillant dans le même hôpital arrivent à une étape charnière de leur vie: la plus jeune, Anu (Divya Prabha) a une liaison avec un jeune homme musulman, la seconde, Prabha (Kani Kusruti) n’a plus de nouvelles de son mari parti travailler en Allemagne et la plus âgée Parvaty (Chhaya Kadam) se fait exproprier de son logement.

Second film de la réalisatrice Payal Kapadia, All We Imagine as Light sort à quelques semaines d’une autre coproduction indienne et européenne, l’excellent Santosh réalisé lui aussi par une femme cinéaste, Sandhya Suri.

Deux parties construisent All We Imagine as Light: la première est centrée sur la frénésie de la ville durant la saison des pluies, où trois femmes de trois générations différentes vivent les désillusions et les frustrations. La seconde partie, lumineuse, est située loin de la ville, dans un village au bord de l’océan. C’est cette seconde moitié du film qui trouve tout son intérêt grâce aux décisions et gestes libérateurs de ces femmes.

Loin des films Bollywood, ce film indépendant ressemble davantage à une œuvre européenne dans son traitement formel. Si elle semble aimer se regarder filmer, Payal Kapadia n’est jamais plus sincère que lorsqu’elle abandonne ses effets de mises en scène pour se concentrer sur ses trois merveilleuses actrices. La beauté de ces femmes, le courage de ces héroïnes souhaitant rompre le chemin qu’on leur a tracé donnent des séquences mémorables.