Dernier volet de la trilogie de Xavier et de ses amours indécis, « Casse-tête chinois » rassemble une dernière fois tous les protagonistes des films antérieurs pour les transporter à New-York. Les années passent, Xavier (Romain Duris) a atteint ses 40 balais et a fondé avec Wendy (Keily Reilly) une famille avec deux enfants. Mais il semble qu’une séparation soit inéluctable pour « ce couple qui allait si bien ensemble » 

La première moitié du nouveau film de Klapisch laisse malheureusement présager le pire: Xavier, écrivain bobo en quête de sujet, rejoint New-York pour s’y installer et bientôt divorcer. Tout n’est ici qu’une accumulation de clichés de la Big Apple: depuis les lofts lumineux ou les appartements sur Central Park jusqu’aux avocats caricaturaux en passant par un père (le cinéaste Benoît Jacquot, que vient-il faire ici?) qui revient dans la ville de ses amours. Même Romain Duris, pourtant excellent acteur dans sa dernière comédie « Populaire« , n’y croit plus: il a un mal fou à endosser le costume de Xavier sur un scénario qui pédale. Quant à Keily Reilly, malgré un sourire craquant, son jeu est beaucoup trop forcé.

Heureusement, les filles arrivent en renfort pour sauver ce film décevant au scénario mince comme du papier à cigarette. Ce sont Isabelle et Martine (Cécile de France et Audrey Tautou, convaincantes) et une charmante nouvelle venue, Flore Bonaventura, qui sauvent (un peu) le désastre annoncé. C’est finalement le personnage de Cécile de France le plus intéressant qu’on a envie de creuser, mais les scénaristes ne l’ont pas envisagé ainsi et ont préféré que Xavier rentre gentiment au bercail. Que doit-on retenir? Que c’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleurs plats? Que c’est la classe sociale qui détermine l’amour?

Comment peut-on écrire une intrigue aussi vide, des dialogues aussi plats qu’un roman de gare, avec des rebondissements aux airs de déjà vu, comme la vaudevillesque scène finale? On n’a qu’une envie en sortant de « Casse-tête chinois » : retrouver la fraîcheur de ‘L’Auberge espagnole ».